L’automobile, synonyme d’évasion et de liberté, qui a littéralement façonné nos territoires et a permis « l’exaltation de l’individualisme » (Les cultures du volant, XX et XXIe siècles. Essai sur les modes de l’automobilisme, Mathieu Flonneau, éditions Autrement), l’automobile qui durablement augmenté nos capacités de déplacements et donc nos vies, l’automobile, victime de son succès et de ses travers, de son moteur à « explosion », de ce côté sombre et longtemps ignoré de son énergie miracle, le pétrole…. l’automobile, donc, se heurte à un obstacle : notre prise de conscience.
Le patron de Renault ne vient-il pas d’annoncer (3 septembre 2020), que la marque allait s’intéresser aux nouvelles mobilités ?
La mobilité, dans les grandes mégapoles, devient effectivement un problème majeur. Une question de qualité de l’air, une congestion, récurrente depuis quarante ans, mais de moins en moins acceptable, une vision de l’espace public qu’il faut reconsidérer. Pour ces raisons, l’automobile ne représente plus pour les jeunes générations urbaines un élément indispensable de leur émancipation. Elle n’incarne plus un rêve, au mieux, elle est devenue un moyen de transport obligé et occasionnel.
Le déclin de l’automobile est une réalité, mais il ne faut pas se leurrer, la « voiture » reste et restera encore longtemps un élément incontournable de déplacement. Elle ne s’est pas imposée sans raison. Elle est indispensable, partout dans le monde, dès que les distances à franchir sont conséquentes et les infrastructures absentes. À ce titre, le prisme français, grande nation, mais petit pays, ne suffit pas. Elle reste, enfin, une véritable culture dans beaucoup de pays occidentaux, aux USA ou en Australie, pour ne citer qu’eux. Le culte de la puissance y est encore solidement implanté et la voiture y est toujours associée à la liberté.
Mais revenons au contexte de la ville de demain.
L’impasse de la solution automobile moderne que nous avons évoquée, la réelle prise de conscience de l’environnement et l’épisode Covid-19 qui fait aujourd’hui considérer les transports en commun comme une zone à risque… tout ceci redistribue complètement les cartes. Si la trottinette, le skate et autres gyroroues semblent anecdotiques (ce qu’ils ne sont pas) le vélo est le grand gagnant de cette mutation, car il est universel.
L’utopie du vélo, auparavant circonscrite à des expériences que de trop rares esprits voulaient duplicables, est devenue… une réalité.
Les marques de vélo sont par conséquent en position d’oser – ce que fait Canyon, une marque née du sport – avec ce concept de voiture à pédales.
Ne souriez pas. La mobilité urbaine est un enjeu considérable. BMW, par exemple, avait travaillé sur un concept de scooter carrossé, le C1, il y a vingt ans. Le succès des modèles deux roues, trois roues et même aujourd’hui quatre roues urbains, a montré qu’une large clientèle se détournait de l’automobile. Cependant, les scooters commencent à être montré du doigt. Trop nombreux, trop bruyants.
Dans ce contexte, tout le monde va avoir sa carte à jouer. La mobilité va s’ouvrir à des très nombreux acteurs.