La descente en ski est l’épreuve reine car elle symbolise la vitesse, la puissance, la maîtrise et surtout, la prise de risque maximum. Pour cette raison elle illustre des valeurs qu’on considère comme très masculines, même si les femmes font de la descente et avec brio depuis longtemps.
La descente, c’est une forme de rite, elle incarne l’affrontement avec la mort.
La Strief est la descente la plus prestigieuse, considérée également comme la plus dangereuse. Dans tous les commentaires et analyses sur la Strief, chaque année, les médias insistent sur cette dimension, preuve qu’elle structure l’image de cet exercice périlleux et de celle-là en particulier.
Imaginer une descente la nuit est une gageure, oser faire la Strief en nocturne donc avec une visibilité réduite semblait inimaginable.
Vous l’avez compris, Lindsey Vonn vient de s’offrir la Strief la nuit. Lindsey Vonn qui déjà il y a quelques années voulait se mesurer aux hommes ce que la fédération internationale n’a jamais accepté, mais le pouvait-elle.
C’est intéressant à plus d’un titre et le fait qu’elle n’enchaine pas tout le parcours, et on peut le comprendre, n’est qu’un détail. C’est une femme qui s’invite sur le territoire des hommes et c’est Red Bull, dont la capacité à twister les formats traditionnels pour créer l’événement n’est plus à prouver.
C’est symbolique, c’est sans conséquence, mais ce faisant Lindsey Vonn fait passer l’audace et l’initiative du coté des femmes. En ce moment, c’est tout bénéfice.
