Depuis son apparition, le vélo a bénéficié de nombreuses innovations techniques (en résumant à l’extrême, le pneu, la roue libre, le dérailleur, plus tard les composites, l’aérodynamisme, le frein à disque, etc..) mais, délaissé à partir des années 50 au profit de la voiture, il a traversé les époques récentes sans que ses grands principes ni sa culture initiale ne soient tous deux remis en cause. Il est resté un moyen de transport pour certains, un sport pour d’autres, un jouet pour les enfants.
Dans les années 70, la culture californienne a cependant « produit » successivement le BMX et le mountain bike. Si le premier reste relativement confidentiel, le second sous des formes parfois banalisées connaitra un succès phénoménal.
Aujourd’hui, le vélo profite d’un rebond sans précédent. On loue ses qualités, son adéquation aux nouveaux défis des villes, de nouvelles générations redécouvrent l’autre façon de se déplacer ou de voyager qu’il incarne, et il reste toujours un bel objet sportif pour les passionnés de route, et les fans d’outdoor avec le vtt.
Il demeure également une sorte de « passage » pour les enfants, mais sans doute a-t-il perdu symboliquement du terrain depuis l’avènement du jeu vidéo. Pour parler produit, le renouveau du vélo s’est traduit par une forte offre en modèles de ville, souvent VAE, une multitude de marques se positionnant sur le segment haut de gamme, l’apparition des cargos et les vélos familiaux. Sur le segment sportif, il y a le succès du VTTAE bien sûr, le phénomène a même gagné les vélos de route avec les modèles assistés, preuve que les mentalités évoluent plus vite qu’avant. Plus marginalement, on notera le retour des vieux vélos des années 60/70.
Il existe cepedant une tranche de population à laquelle le vélo ne s’adresse pas, peu ou par défaut (hors champ sportif) : les jeunes. Or ça commence à bouger. Le Ponto d’Electra Bikes (même groupe que Trek) , marque californienne (créé par deux Allemands), en est un exemple. On passera sur la réglementation très différente entre les USA et l’Europe pour s’attarder sur ce que pourrait être un vélo capable de parler à cette tranche d’âge.
On vous laisse d’ailleurs comparer les pages Instagram d’Electra Bike et certains posts de Ducati Scramber notamment la campagne Next Gen qui avec cette gamme, cherche aussi à renouveler image et clientèle ; cassant les codes habituels.
La photo parle d’elle-même. L’engin ne raconte pas une histoire de performance, mais de plaisir et de style de vie. Il est un peu entre le monde du vélo et celui du scooter, on monte seul ou à deux, et dans ce cas on partage un moment en allant au lycée, au skatepark ou ailleurs.
En résumé, la révolution du vélo sera aussi, on peut l’espérer enfin, une révolution culturelle. Si nous n’en sommes qu’au début, elle est en route et ça, c’est davantage enthousiasmant que les modèles « SUV ».
