Le BMX, un lien entre deux cultures sportives

Réflexion sur le BMX à l'occasion du podium français aux championnats du monde UCI

Romain Mahieu, Arthur Pilard et Joris Daudet, tel est le podium des championnats du monde de BMX Race courus le dimanche 13 août 2023 à Glasgow. Immense bravo pour cette réussite. Cette finale dans laquelle s’alignaient 5 Français sur 8 partants s’annonçait bien, mais le destin n’est jamais écrit à l’avance, à fortiori dans ce type d’épreuve explosive et technique. Tout pouvait advenir, on savoure donc le succès. L’occasion est parfaite pour revenir rapidement sur le BMX. En effet, ce petit vélo rudimentaire dont l’histoire remonte aux années 70 en Californie est plus que jamais actuel à de nombreux points de vue.

Il est simple, peu sensible à la surenchère technologique. Son coté rudimentaire le rend durable. Les premiers modèles sont très abordables en termes de budget.

Considérant la taille très petite d’un BMX, il est le type de vélo dans lequel les enfants peuvent le plus se projeter. Il est à la fois objet de performance, en race, en flat et en dirt et vélo « jouet » par excellence, proche sous certains aspects de la culture urbaine, skate en particulier via la rampe et le street.

Enfin, il est « multiculturel », on va le dire en français – cross culture pour les Anglo-saxons-  et c’est le point sur lequel nous voudrions insister. En effet, le BMX est autant capable de porter le costume olympique, tout en étant dans le champ du sport postmoderne, c’est-à-dire du sport libre ou « alternatif» avec les X-Games et les pratiques urbaines. On pense à cette vidéo parlant du street BMX avec Tyrone Williams ou au flat avec Mathias Dandois en France qui soulignait combien à ses débuts il avait apprécié le côté individuel, créatif et chorégraphique de la discipline. Enfin, il est toujours aussi crédible comme vélo/jouet/compagnon de vie d’un enfant comme dans ce sublime film.

Romain Mahieu, Arthur Pilard et Joris Daudet, cités en introduction, concourent donc en Race, une discipline inspirée du motocross et très « normée » : une ligne de départ, un parcours, une ligne d’arrivée, un vainqueur. En Race, il y a des chronos, des classements, des clubs locaux, une fédération et au bout du bout l’UCI. Existent des championnats régionaux, un championnat de France, d’Europe, du monde et J.O. Après tout, les premières traces du BMX nous ramènent à la course..

L’idéal serait donc que leurs succès présents et futurs permettent de dynamiser les clubs locaux qui font courir les gamins le week-end, mais que cette vitrine serve aussi à valoriser la pratique « non structurée », les free sessions sur les pumptracks, le freestyle en ville, le flat, la rampe, bref la culture BMX en général.

Le BMX est un vélo qui « parle » aux plus jeunes comme aux athlètes, à ceux qui veulent atteindre le haut niveau comme ceux qui souhaitent juste aller « enrouler » sur les pumptracks qui se multiplient en France. C’est sa richesse. Utilisons-la.

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