«Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir.» écrit Sylvain Tesson. Cette belle idée est inspirante. Le sport, en tous cas tout ce que nous mettons sous ce mot trop petit pour ce qu’il désigne aujourd’hui, est aussi une expérience à double sens.
En montagne, en mer, sur les pistes des stades, les terrains de football ou les salles de sport, sur les routes, les parois, les singletracks ou même les trottoirs où nous nous aventurons, il est question d’être en mouvement, de se servir de son corps et de son esprit, de se nourrir de la beauté de nature, d’interagir avec le monde autour de nous, même sa part urbaine.
A l’inverse, ce que nous en retirons nous fait avancer, nous inspire, nous motive, nous élève et nous construit au sens strict du terme. Le sport est un carburant pour nos rêves, une “brique essentielle” de notre cheminement. Les gamins s’imaginent devenir Mbappé, ce jeune africain capturé par Stephan Vanfleteren dans le cadre de son travail pour le fabuleux livre Surf Tribe, se voit peut-être dompter un jour lui aussi les vagues d’Hawaii sur une planche moins rudimentaire. A ce titre, le sport est davantage un point de départ et une direction qu’une ligne d’arrivée. Oui, il faut en finir avec les discours stéréotypés du type “seule la victoire est belle”.
Espérons, puisque c’est l’heure des vœux, que demain, cette confrontation avec les éléments ou les règles, ne nous servira plus uniquement à assoir effectivement des idéaux de victoire sur soi-même, sur les autres et le monde mais nous enseignera peut-être un rapport à la vie plus équilibré. La compétition est belle, mais elle est surtout devenue un business global, une économie mais une grande majorité de sportifs pratiquent dans un cadre non compétitif. Les philosophies ne sont donc pas les mêmes.
Le mouvement est un élan vital, un élan du bonheur pour paraphraser François Sagan quand elle parlait de vitesse. L’enfant court naturellement, puis un jour pédale pour agrandir son périmètre, découvrir au-delà de sa rue. Il deviendra peut-être trailer, cycliste, sprinter ou alpiniste. Espérons qu’il soit éclaireur plutôt que conquérant. Changeons les mots du sport. Enseignons-le et transmettons-le comme tel, comme une brique essentielle de la vie, un geste régulier qui nous rappelle notre part animale, notre force mais aussi notre fragilité en nous confrontant à nos limites et celle de la planète qui nous entoure.
L’équipe de Codezero vous souhaite à toutes et tous une merveilleuse année 2023, pleine d’émotion, de respect, d’accomplissement, d’enseignement, et de partage.
