Le vélo est un objet simple à la réalité complexe.
Pour les enfants, il commence par être un peu plus qu’un jouet, en fait le « véhicule » des premières sensations de risque, d’équilibre, de réussite et liberté. Le vélo rétrécit les distances et agrandit votre monde. Plus tard, il devient synonyme de mouvement au sens large du terme, de déplacement, un sport pour certains, une expérience pour les plus chanceux ; il est aussi un simple moyen de transport – et un moyen simple de transport – pour les pragmatiques.
C’est notre sentiment, nous avons déjà défendu cette thèse, la vision du vélo par les Français est marquée par l’énorme empreinte du Tour de France. Ce n’est pas une critique, mais un constat. Les aspects positifs sont nombreux (images, retombées économiques), mais le vélo est donc en grande partie assimilé au sport, à la pente, à la compétition, à l’exploit associé en conséquence à l’effort, à la distance, à la durée et à la souffrance. S’y ajoute aujourd’hui la transgression. Pour pédaler, être humain ne suffit pas, c’est finalement ce que dit à nos inconscients, toute l’histoire interminable du dopage.
Autre point de vue si vous le voulez bien. Jusqu’à l’arrivée du vélo à assistance électrique, la bicyclette n’était pas considérée en France, contrairement à d’autres pays (nordiques, mais pas seulement loin s’en faut) comme un moyen de transport. Le VAE minimisant l’énergie à fournir et le succès étant là, le vélo allégé de l’effort et de cette conception judéo-chrétienne le valorisant, redevient séduisant, car dans l’air du temps. Matière à réflexion.
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