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Slow is Fast. De la société du spectacle au retour à la terre

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Archives codezero. Billet initialement mis en ligne le 11 septembre 2014.

C’est l’histoire d’un voyage. Dan Malloy est un ex-surfer pro (années 2000 en WQS). Talentueux, il a connu la victoire, l’argent, les sponsors, la vie autour du monde et tout ce qui va avec. Il est californien, donc américain, ce n’est pas un détail. En 2014, il a entrepris un long voyage de deux mois, en Californie. Oui, vous avez bien lu, chez lui. Mais ce projet intitulé « Slow is Fast » était très particulier. Dan Malloy, le cinéaste Kellen Keene et la photographe Kanoa Zimmerman ont voyagé à vélo en tirant derrière eux leurs surfs et leurs tentes, en autonomie. Sur plus de 1000 kilomètres.

« Nous avions de nombreuses raisons de faire ce projet. J’ai surfé professionnellement très longtemps, puis j’ai fait du marketing pour les sports d’action. En un sens, ce trip était une sorte de réaction à tout ça, une façon de dire à quel point j’ai pris mes distances, une sorte de positionnement anti-Red Bull. Ce voyage ne comportait aucun exploit à réaliser et les photos n’étaient juste des preuves de ce nous avions réalisé »

Alors ils ont roulé, surfé et sont allés à la rencontre des autres. Ils ont eu le temps notamment de réfléchir aux problèmes environnementaux, les bienfaits et les méfaits de la révolution industriel, la place de l’agriculture comme il en témoigne dans un long sujet paru dans Esquire : « j’ai une petite ferme – vraiment, vraiment petite – nous avons des chèvres et des agrumes et des trucs comme ça. Je ne me lasse pas de rencontrer de nouvelles agriculteurs et d’entendre ce qu’ils font et comment ils le font, et juste traîner avec eux. Il est impossible de trouver un petit agriculteur qui ne soit pas intéressant et un peu fou. Ils ne sont pas là pour devenir riches, parce que vous ne pouvez pas devenir riche faisant cela. »

« Après deux mois à rouler, la première fois où je suis remonté dans une voiture, je me suis senti apathique. Je me suis dit que j’avais été malade de la voiture pendant 36 ans. En Californie, la voiture prend une place énorme dans votre vie ». Effectivement, ce trip a bouleversé les valeurs de Malloy, remis en perspective beaucoup de choses sur la vie, le rythme occidental notamment.

Alors évidemment, on peut raisonnablement penser que beaucoup d’américains vivent dans une bulle, assez peu conscients du monde hors des frontières des USA, et ce genre de retour à la réalité peut faire sourire, car Malloy donne l’impression de découvrir les mauvais cotés de la société moderne après tout le monde. Y compris dans son propre pays, David Henry Thoreau, essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain pressentait les défauts de l’industrialisation naissante dès le milieu du 19 éme siècle, et beaucoup plus tard Henry Miller réglait son compte aussi à la société américaine dans  « Le cauchemar climatisé ».

L’expérience de Malloy reste pourtant intéressante justement parce que c’est un ex-surfer pro qui fait cette démarche et que vous noterez qu’il va en sens inverse de la tendance actuelle en se « déconnectant » de tout. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui réinventent le voyage, recherche une nouvelle forme de simplicité, loin de la pression de la société actuelle et en rejetant même ce qui est présenté aujourd’hui comme le summum de la modernité, le net, l’image, l’instantanéité.

Vous avez le droit de trouver ça rafraîchissant, une société a besoin de contradicteurs, de gens qui remettent en cause le modèle, mais ça semble une habitude chez les Malloy puisque Keith a réalisé des films comme « Comme Hell or High Water » sur le bodysurf, ou récemment un court-métrage sur les problèmes environnementaux en Colombie Britannique. Dernier détail et non des moindres, Patagonia a soutenu le projet. Patagonia dont la démarche n’a jamais été celle des majors du surf par exemple…

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